Le soir nous avons entamé un tour culinaire dans le quartier chinois. Sauf
que pour y arriver, il fallait contourner des nombreux monsieurs dans
la rue qui nous expliquaient que tout était fermé là-bas en raison d'une fête
religieuse et mieux valait de les suivre à un restaurant qu'ils connaissaient bien,
après tout c'est beaucoup mieux la cuisine thaï que celle chinoise, tout le
monde le sait.
Mais pas
avec nous, oh, non, non, non , on a lu nos guides et on connait tous les
trucs, nous on ne se laisse pas faire comme ça. Donc les mains joints devant la poitrine et avec un
grand sourire thaï sur les lèvres on a poursuivi notre chemins, droits dans nos
bottes.
Une fois
arrivés à Chinatown, nous sommes tout de suite tombé sur un spectacle de rue,
accentué par des grands coups de gong. Ou plus précisément, nous sommes
tombés dans la garde-robe derrière scène, tout aussi dans la rue, où les
comédiennes se préparaient avec un maquillage très élaboré aux visages blanchis
et des joues en rouge bien foncé. Leurs longs kimonos leur permettaient à peine
de marcher et pourtant elles ont réussi à danser. A vrai dire c' était surtout avec les mains, mais il y avait aussi quelques petits sauts ici et là. Un regard sur l'audience a révélé très vite que ce
genre de spectacle plaît surtout aux vieilles dames, mais ça ne nous empêchait guère
d'être autant ravis que celles-ci des costumes colorés avec fine broderie, de
la grâce des danseuses et du gong, surtout.
Non loin de
la scène on servait de la soupe devant un autel enfumé d'encens. Pour les
pauvres, a conclu le Chéri, ce qui ne nous a pas empêchés de nous approcher
pour satisfaire notre curiosité. Alors, un gentil monsieur a sauté la queue
pour nous procurer une soupe pour chacun le plus vite possible, en gesticulant
avec emphase lors des négociation avec le serveur de la soupe, probablement pour souligner l’urgence de l’affaire.
Elle était
bel et bien du genre aventure culinaire, cette petite soupe, avec une consistance
très épaisse et des abats pas bien définis. En même temps, il est clair que dans une situation comme
ça, c'est hors de question de refuser. Donc un a pris notre courage à deux mains et
on a mangé. Avec grand succès! Le monsieur organisateur de la soupe ne cessait
pas de lever le pouce pour nous signaler son approbation et nombre de passants
en faisaient de même. Or, ce petit rtiomphe s'est très vite révélé une victoire à la Pyrrhus,
puisque le gentil monsieur a toute suite couru pour amener la deuxième soupe
une fois que le Chéri avait fini la sienne. On a donc jugé prudent de nous
sauver de cet endroit très accueillant, plutôt en courant, tout en finissant
notre soupe, bien évidemment, pendant la course. Noblesse oblige, surtout quand
elle voyage.
Ce n'était pas la dernière aventure culinaire de la soirée. Suivaient une
soupe nommée "nid d'oiseau" dans laquelle il fallait verser un œuf
mi-cuit, ensuite des nouilles épaisses au porc du stand
juste en face et ensuite du poulet froid en sauce soya-chili et un maquereau
frit avec des légumes sautés en sauce à huitres dans encore une autre cantine
de rue.
Le guide,
lui, avait encore prévu des currys thaï à la chinoise et nombre d’autres arrêts avec des gourmandises bien intéressantes.
Hélas, nous étions obligés d'en finir là avec la grande bouffe et terminer la
soirée avec une balade à travers les petites ruelles du quartier, toutes
illuminés des lampions rouges, parfois concurrencés par des néons criards surtout sur
les boulevards. Les petits magasins toujours un peu sombres avaient souvent un
peu l'air d'abriter une fumerie d'opium cachée derrière ou bien un casino
improvisé avec des jeux illégaux, où un jeune homme de bonne famille est systématiquement en train
de perdre toute sa fortune pas encore héritée.
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