Montag, 10. September 2007

Citoyens 1, serveurs 0

Finalement un jour d’été à Paris! Déterminés à en profiter, nous trouvons une place au soleil à la terasse d’un café au centre. Je commande un menthe perrier.

«Comment ? », aboie le serveur brun et petit en regardant de l’autre côté.

« Un menthe perrier, s’il vous plaît », je répète gentiment, j’ai l’habitude.

« Perrier menthe », il me corrige d’un air hautain en regardant avec encore plus de concentration ce qui se passe dans la rue à gauche.

« Ok, si vous préférez, un perrier menthe », j’accepte pacifiquement en tentant un sourire, même s’il ne peut pas le voir puisqu’il y a des choses à côté dans la rue qui absorbent toute son attention. Peu importe, je ne vais pas me battre pour l’ordre des paroles dans une langue qui n’est pas la mienne.

« C’est pas pareil «, il rétorque avec sévérité.

Peut-être qu’il a raison. Peut-être c’est pour des raisons grastronomiques. Par exemple, c’est possible que la menthe et le perrier ça se mélange moins bien quand on met d’abord la menthe au lieu du perrier. J’ai jamais essayé.

Ça n’empeche que je reste sous l’impression que non seulement je n’arrive pas à prononcer les diphtongues, mais qu' en plus il y a un sens plus profond dans cette langue qui m’échappe complètement.

L’ interpretation, complémentaire ou substitutive - je ne suis pas sûre - c’est que le serveur c’est un malpoli avec des manières canailles et que cet échange faisait partie de cette guerre quotidienne que les citoyens parisiens et leurs visiteurs mènent avec une bonne partie de leurs serveurs, leurs vendeurs et d’autres gens qui travaillent dans les services : Eux, ils essaient de nous faire pleurer et nous, on essaie de ne pas nous rendre. Dans ce cas-là, j’ai bien fait de répondre avec un sourire rayonnant, même s’il n’a pas pu l’apprécier par force de regarder de l’autre côté.

Oui, c’est une bonne intrépation ça. Elle me plaît. Qui s’intéresse au diphtongues et à l’ordre des paroles gastronomiques en français? Je me sens forte maintenant. Et ce n'est pas tout à fait sans fierté que je déclare:

Citoyens parisiens et visiteurs 1, serveurs, vendeurs et d’autres services 0.

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